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enquêtes, reportages et autres subtilités le blog de bruno fay, journaliste indépendant aller au contenu accueil a propos ← articles plus anciens gal : des tueurs d’etat publié le 19 mars 2012 par investigation [wpsr_retweet] [wpsr_facebook] lundi 19 mars 2012, 22h45, sur canal + un documentaire de bruno fay et xavier muntz livre des révélations sur les groupes antiterroristes de libération, dont les représailles anti-eta ont fait 27 victimes. francis, recruteur français du gal ces jours-ci, la guerre d’algérie mobilise les écrans, occultant sans doute la sortie d’un édifiant documentaire (1) sur une autre série d’attentats, ceux perpétrés entre 1983 et 1986 par les groupes antiterroristes de libération, les gal. « on l’oublie souvent, mais ces bombes, fusillades et éliminations qui firent 27 victimes, sont la campagne la plus meurtrière sur le sol français depuis la guerre d’algérie », insiste bruno fay, l’un des deux journalistes qui ont enquêté sur le sujet pour le « spécial investigation ». le documentaire de 52 minutes, diffusé ce soir, lundi 19 mars, à 22 h 45, rappelle à ceux qui ne connaissent pas cette « guerre sale » les conditions dans lesquelles elle s’est installée : une espagne post-franquiste, traumatisée par les attentats d’eta où de hauts responsables décident que la peur doit changer de camp. les etarras réfugiés en france deviennent la cible de ces commandos barbouzards, menés par un commissaire de police de bilbao, josé amedo fouce. enquête du juge garzón ce personnage ainsi que ses supérieurs dans la police et le gouvernement espagnols répondront devant la justice de leur pays, à la suite de l’enquête du célèbre juge baltazar garzón. rien de tel en france. l’enquête de bruno fay et xavier muntz montre comment la raison d’état, conjuguée à un attentisme troublant des procureurs, a figé la recherche de la vérité. leurs témoins, pierre joxe ou charles pasqua, ministres de l’intérieur à l’époque, racontent leurs relations avec le chef du gouvernement espagnol felipe gonzález, qui a toujours nié un rôle de commanditaire. on apprend pourquoi la france n’a jamais ouvertement condamné madrid, quitte à laisser l’espagne tuer des innocents. car, sur les 27 personnes tuées par les gal, un tiers au moins d’entre elles n’avaient rien à voir avec eta. les dessous de la diplomatie ne sont pas les seules pépites de ce documentaire. les enquêteurs ont obtenu le témoignage de l’un des malfrats engagés pour enlever un militant basque à hendaye (2). ils ont surtout retrouvé l’un des recruteurs des deux tireurs de la fusillade du monbar, où quatre personnes ont été tuées en septembre 1985. cet homme, que la police judiciaire n’a jamais réussi à retrouver, détaille les opérations, raconte les rendez-vous avec son commanditaire, josé amedo fouce, explique les motivations antiterroristes qui l’ont incité à rendre service à ses amis de l’extrême droite espagnole. 35 interviews réalisées les deux juges d’instruction français, des gendarmes, des policiers ont aussi ouvert leurs archives pour les deux reporters. au total, plus de 35 interviews et 80 heures de tournage ont été réalisés. toute la matière n’a pas été utilisée, notamment celle recueillie autour de la « tueuse blonde » qui défraya la chronique de l’époque. « nous n’avons conservé en priorité que ce qui était inédit ou qui était utile à la compréhension du sujet », explique bruno fay, qui tient à la dimension d’enquête du travail effectué. sans aucun doute l’un des plus complets effectués sur la question par des journalistes français. véronique fourcade, sud-ouest, 19/03/2012 (1) « gal : des tueurs d’état », un film de bruno fay et xavier muntz, ce soir, à 22 h 45, sur canal+. (2) celui-ci et ses complices se tromperont de « cible » et livreront aux policiers espagnols un innocent, segundo marey, qui sera torturé. publié dans actualité , faits divers , politique , scoop , société , télévision | marqué avec bruno fay , canal + , eta , gal , groupe antiterroriste de libération , guerre sale , pays basque , spécial investigation , xavier muntz | un commentaire théorie du complot : mode d’emploi publié le 28 novembre 2011 par investigation [wpsr_facebook] [wpsr_retweet] oussama ben laden n’est pas mort, dsk est victime d’un complot international, michael jackson, toujours en vie, prépare un film dans le plus grand secret, etc. plus aucun fait d’actualité, plus aucun événement majeur, n’échappe désormais à l’élaboration d’une nouvelle théorie du complot. démonstration et mode d’emploi pour espérer être à l’origine du prochain buzz qui fera vibrer la toile et les médias du monde entier. (article paru dans optimum en septembre 2011) le 1er mai dernier, le soir même de l’annonce de son décès, la photo d’oussama ben laden mort inonde le web et les rédactions en quelques minutes. le visage tuméfié du leader d’al quaida traduit l’extrême violence de l’assaut mené par les forces spéciales américaines. l’ennemi public n°1 n’a pas été assassiné, il a été battu à mort. dans l’opinion publique, l’impact est immédiat : le saoudien est mort en martyr. en france, après twitter et facebook, les sites internet du figaro, du parisien et du nouvel obs sont les premiers à publier le cliché, rapidement suivis par l’agence france presse. quelques heures plus tard, des journalistes de l’agence reuters révèlent finalement qu’il s’agit d’un fake, d’une image truquée, déjà publié en 2010 sur un site palestinien assurant que ben laden est mort depuis décembre 2001. à l’ère d’internet et de l’information en temps réel, il n’a jamais été aussi facile de manipuler l’information ou de lancer des rumeurs. car le temps de l’hyper-information dans lequel nous baignons est aussi celui de l’hyper-désinformation. le 18 septembre 1996, au premiers balbutiements de l’internet haut débit, le quotidien usa today titrait « anybody with a theory now has a megaphone ». autrement dit, quiconque a une théorie dispose désormais d’un mégaphone sur internet. prémonitoire. en quinze ans, la manipulation de l’information s’est démocratisée. pour lancer une rumeur ou pour détruire son pire ennemi, il est désormais bien plus efficace, plus rentable, et moins risqué, de monter une opération bien sordide sur internet plutôt que de faire appel aux services d’une officine spécialisée ou d’une prestigieuse agence de communication. les barbouzes des temps modernes ont troqué leurs pistolets et leurs micros espions contre des souris d’ordinateurs et des manuels informatiques. à condition de disposer d’un ordinateur et d’une connexion internet, nous sommes finalement tous aujourd’hui des »barbuzzards » et des théoriciens du complot en puissance. règle n°1 : bien choisir son sujet tous les sujets ne se prêtent pas aux théories du complot. pour réussir son coup, mieux vaut surfer sur un thème porteur. quoique surannés et risqués, le mythe du grand complot judéo-maçon et celui du nouvel ordre mondial restent des valeurs sûres. les très bons chiffres de vente du dernier livre d’ alain soral , comprendre l’empire (éditions blanche), témoigne d’un engouement encore bien vivant pour ces thèses nées sur le terreau de la révolution française. dans le même registre, l’antiaméricanisme primaire, façon thierry meyssan, compte toujours de nombreux adeptes. une seule condition : aller droit au but avec une thèse simpliste. depuis la nuit des temps, l’homme a besoin de trouver des réponses simples à la complexité du monde, aux mystères de la science. kant appelle cela la »raison paresseuse ». en général, plus c’est gros, plus ça passe, à l’exemple de la dernière théorie à la mode qui assure que le monde est gouverné en secret par des lézards extraterrestres à l’apparence humaine. barack obama étant bien entendu l’un d’entre eux. une autre solution consiste à rebondir sur un fait d’actualité majeur. l’esprit humain a du mal à concevoir des explications ordinaires à un événement extraordinaire. les théories autour de l’affaire strauss-kahn s’inscrivent dans ce schéma de pens